Economie –Thème 1.5. Les grands équilibres macro-économiques

Dernier billet pour conclure cette première partie économique du nouveau programme de Première : les grands équilibres macro-économiques.

Nous avons vu qu'une société qui produit de la valeur ajoutée, c'est une société qui s'enrichit (même si c'est discutable). Nous avons vu également comme la répartition de cette richesse donne lieu à des tensions sociales entre les différents acteurs.

Ce petit billet va nous permettre de résumer le tout et de comprendre l'ensemble du fonctionnement de l'économie à l'aide d'une équation que l'on nomme l'égalité emplois/ressources.

L'équation de base

D'un côté il y a tout ce qui est vendu par les entreprises. Ces ventes leur permettent d'obtenir un chiffre d'affaire.

Cette production, à quoi elle est destinée, comment est-elle utilisée ?

Elle peut être achetée :

• soit par des consommateurs (C)

• soit les entreprises achètent des consommations intermédiaires (CI)

• soit les entreprises investissent (l'investissement est appelé Formation Brute de Capital Fixe – FBCF – par les économistes)

On obtient alors une première égalité :

CA = C + CI + FBCF

Si on considère que le chiffre d'affaire, c'est la valeur ajoutée + les consommations intermédiaires (pour ceux qui ne comprennent pas, retourner ici), alors

VA + CI = C + CI +FBCF

On peut retirer les deux mêmes termes d'une égalité. On obtient donc

VA = C + FBCF

La valeur ajoutée (la production) est donc destinée soit à l'investissement (l'achat de biens de production), soit à la consommation (qu'on note aussi parfois CF – Consommations Finales).

Les variations de stock

Néanmoins, il arrive que les entreprises ne parviennent pas à écouler toute leur production. Dans ce cas là, elles stockent leurs surplus. D'autres fois, les agents économiques vendent plus que ce qu'ils n'ont produit dans l'année. Comment est-ce possible ? Ils ont puisé dans leurs stocks des années précédentes.

On intègre donc les variations de stock (/\S – ça se lit « delta S ») dans l'égalité précédente. On obtient alors

VA = CF + FBCF + /\S

Si /\S est positif, c'est que les entreprises ont produit plus que ce qui a été utilisé. Elles ont accumulé des stocks.

Si /\S est négatif, c'est qu'il y a eu plus d'achats de biens de production et de biens de consommation que ce qu'il a été produit. Les entreprises ont puisé dans leurs stocks (elles ont déstocké) pour répondre à ces achats

On passe en économie ouverte

En réalité, ce qui est mis à disposition de la société n'est pas forcément produit sur le territoire national. Ça peut provenir des importations (notées M). A l'opposé, l'utilisation de la production peut se faire à l'étranger, quand les entreprises exportent (les exportations sont notées X)

On obtient l'équation emplois ressources suivantes, que tous les économistes connaissent :

VA + M = CF + FBCF + /\S + X

On la voit aussi sous les formes suivantes :

PIB + M = CF + FBCF + /\S + X

ou encore PIB = CF + FBCF + /\S + (X-M), X-M étant le solde des échanges extérieurs

A quoi sert cette égalité ?

C'est un outil simplifié qui permet de comprendre certains raisonnements économiques. Prenons quelques exemples.

Certains économistes, les théoriciens de l'offre, considèrent que les emplois (la partie droite de l'équation) ne sont possibles que si des entreprises produisent des ressources (partie gauche de l'équation). Il faut donc stimuler le PIB, notamment en favorisant les profits des entreprises qui permettent les investissement.

D'autres économistes, les théoriciens de la demande, considèrent que les entreprises ne produisent pas s'il n'y a pas de commandes. Il faut donc favoriser la demande, et notamment la consommation qui donne des débouchés aux entreprises.

Ce raisonnement est critiquable dans la mesure où, en économie ouverte, la consommation peut augmenter mais ne pas profiter aux entreprises nationales. La stimulation de la partie droite de l'équation va se traduire par un accroissement des importations.

Bref, on peut multiplier les raisonnements économiques mais cette équation simplifiée permet de comprendre d'où proviennent les richesses et comment elles sont utilisées. C'est un outil simple qui sera souventt utilisé et qui est régulièrement publié par l'Insee pour avoir une vision synthétique de l'état de l'économie.